Vestibule

Trois personnages entrent dans un vestibule. Entre leurs mains, les objets banals d’un quotidien de vestibule perdent leurs habitudes pour prendre vie et s’échapper de leur fonctions quotidiennes.
Les comédiens évoluent en marches, mouvements. Ils manipulent des objets entre une sonnette et trois cintres.
Rythmes sur paillassons, manipulations de vestes, réalisation de tableaux vivants avec des objets détournés, les sens des images s’entremêlent pour proposer un moment d’étrangeté fabuleuse.

Tout commence autour de paillassons. On s’essuie donc les pieds avant d’entrer.
Rythmique de frottements. Se crée un tableau sonore qui progressivement glisse vers une chorégraphie de manteaux. C’est comme ça que l’exploration naïve d’un quotidien et le détournement de ses objets font naître devant nos yeux des images, tours à tours, drôles, fantasques, étranges…

A chaque ustensiles, les comédiens découvrent une fonction bien loin des habitudes.
Sur le plateau, on passe de l’ordinaire à l’absurde en un rien de temps.
Peut être ce spectacle nous place t-il devant l’absurde de l’ordinaire ?

Dans ce contexte, le bref moment de la surprise devient paradoxalement constante du spectacle, comme un fil conducteur qui nous tient en suspens.

Vestibule nous montre une douzaine de tableaux entre chorégraphie, marionnette et mime qui proposent un premier regard sur les créations de la Hop Hop Compagnie en ayant la consistance d’un spectacle a part entière.

légendes
photos en intérieur par Aurore Cailleret, à la Maison des Arts de Bordeaux
photos en extérieur par Benoit Bernard, au Jardin du Point du Jour de Verdelot en Ile-de-France

«Du théâtre dîtes-vous…
ptêt ben qu’oui, ptêt ben qu’non.
Performance, exposition de manteaux, pas de danse esquissés, manipulation d’objets,
comédie muette en couleurs, mime, cabaret burlesque, ou l’incroyable road-movie d’un éléphant esseulé.
Vestibule casse gentiment les habituelles frontières entre les arts vivants pour se faire une place au chaud,
entre les regards de spectateurs assis face à face.
Ceux-ci se délectent autant que les comédiens du jeu inépuisable de trois gamins en fugue dans la maison familiale.
On dirait que je suis le chef et toi tu dresses des serpents. D’accord?
Aussitôt dit aussitôt fait.
Un spectacle visuel, épuré, artisanal, surtout pas réaliste qui fait la part belle au jeu.
Jeu d’enfants, de comédiens? Un peu des deux sûrement.
Une histoire d’espace, de construction de lignes en mouvements,
droites puis courbes et verticalorizontales.
Une histoire de légos grandeur nature.
Voilà ce qui me fait sourire: à la question c’est quoi Vestibule?
Il n’y a pas de réponse exacte.»

Aurore Cailleret, metteuse en scène et directrice artistique de la compagnie Liquidembar.